La poésie érotique

    

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Diverse épigrammes

Mathurin Régnier

( 1573 - 1613 )

 

Jeunes esprits qui ne pouvez comprendre

Comme il vaut faut gaigner le jeu d'aimer

Le jeu de paume à tous vous peut apprendre

Qu'amour se doit pour la belle estimer.

Le premier coup que quinze il faut nommer

C'est le devis, pui sle baiser le trente,

Et puis toucher du tétin à la fente,

Quarante-cinq doit compter l'amoureux,

Mais pour gaigner le jeu qui tant contente,

Il faut frapper tout droit dans l'entredeux.

***

Un bon Coüillaud voyant sa chambrière

Belle de corps et propre à soutenir

Quelque grand faix en chambre de derrière,

Monta dessus, puis soudain vient venir

Sa femme oyant ce bruit qui dit holà,

Qui vous a mis tous deux en ce point là ?

Est-ce l'amour qu'à moi avez enclose ?

Ha ! mon mari, je ferais bien cela

Ma chambrière eut bien fait autre chose.

***

Avant hier mon maitre m'accola

Dessus un banc où me trouva assise,

Et puis me dit, m'amie faissons cela,

Car c'est un jeu que tout le monde prise.

Au même instant rebroussa ma chemise

Puis me coucha pour le faire à son aise,

Ou lors je fis quelque peu la mauvaise,

Ne cognoissant le goût de ces ébas,

Après je dis: je veux bien qu'on me baise

Tout aussitôt que j'aurai le cul bas.

***

Un galland le fit et refit

A une fille en s'esbatant

Et puis après le satisfit,

D'un bel escu d'or tout contant,

Ma foi je n'en aurai point tant,

Dit la fillette, c'est beaucoup:

Serrez cela, dit-il tout à coup,

Lors ce dic la fille au corps gent,

Faites le donc encore un coup,

Pour le surplus de votre argent.

***

Elle disait: faites tous bellement,

Hé! mon ami, j'ai la cuisse écorchée,

Mais puis après se sentant échauffée

Dict tost, tost, tost, las! frappez hardiment

Ne vraignez point que je sois affaiblie,

Pour endurer un mal si doucement.